"Fort des expériences militaires acquises pendant la guerre (avec
l'Irak), le Sepah (armée des gardiens de la révolution pouvait jouer un rôle
constructif dans la construction et le développement de la nation, mais
aujourd'hui, il ne se contente a rien moins que le contrôle de la
totalité du pays", a déclare l'ayatollah Ali Akbar Hashemi Rafsanjani lors
d'une rencontre avec un certain nombre d'anciens gouverneurs réformateurs
réunis pour le "convaincre" de se présenter aux prochaines élections
présidentielles, a rapporte l'agence Sadjamnews 16 Avril 2013, citant une des
personnes présente a la réunion
Le lendemain, le bureau du Assemblée de discernement des Intérêts de l’Etat que préside M. Rafsandjani a démenti l’information , sans toutes fois mettre en cause ni la tenue de la réunion ni les propos de l’ancien président, s’élevant simplement contre le caractère « sélectif » dont ses propos avaient été publie par Sadjamnews, qui, néanmoins, a maintenu la nouvelle, affirmant qu’il avait décide de la publier âpres avoir vérifier avec deux autres personnes présentes a la réunion.
En vérité, de tels démentis de la part des hauts responsables civils, militaires ou religieux de la République islamique sont des phénomènes courants: Il suffit qu'une remarque, une déclaration, une observation, si reprises par les medias, déplaisent le Guide pour que la source démente immédiatement, accusant la presse d'avoir "déforme" ses propos.
« J'ai amène M. Khameneh'i de Machhad a Téhéran, je l'ai présente a l'Imam (Khomeini), j'en ai parle a mes amis du Conseil de la révolution. Beaucoup de mes amis ont regrette ma décision, mais j'avais répondu que c'était nécessaire. Vous connaissez le reste. Nos relations non sont plus aussi fraternelles qu’amicales qu’etaient avant. M. Khameneh’i n'a plus confience en moi, il ne veut rien entendre », a déclare M. Hachemi Rafsandjani.
Rappelant sa rencontre, la veille, avec M. Khameneh'i et leurs discussions "longues" portant sur les différences de leurs vues sur la situation dramatique du pays et autres problèmes, il a souligne que son ancien ami "pensait autrement, n'acceptant pas les difficultés existantes".
Selon tous les experts commentateurs politiques iraniens, c'est bien la première fois que l'ancien président, connu pour son conservatisme, tient des propos aussi durs contre les pasdarans tout comme contre M. Khameneh'i.
Parlant de la situation actuelle de l'Iran et la mainmise des militaires sur tous les aspects de la nation, mainmise qui a change radicalement les conditions, il a précise que pendant sa présidence, il avait donne au Sepah "certains projets qui étaient utiles aussi bien pour le Sepah comme pour le pays, comme la construction des routes. Mais maintenant il (le Sepah) a pris dans ses mains les poules de l'économie, des affaires étrangères et intérieures, ne se contentant a rien moins que le contrôle de tout le pays."
Néanmoins, a-t-il ajoute, "la reforme de cette situation serait impossible sans coordination avec M. Khameneh'i."
Moins de 24 heures âpres cette réunion, le même Hachemi enfonçait encore plus le clou. D’âpres le site "Aftab" (Soleil), M. Hachemi, lors d’une nouvelle rencontre avec un certain nombre d'ancien parlementaires réformateurs, déclare que "certains individus et courants qui ont crée la situation actuelle ne veulent pas accepter leurs fautes ni compenser leurs erreurs", a-t-il dit, selon le site "Aftab" (Soleil).
"La rencontre de M. Hachemi Rafsandjani avec M. Khameneh'i ressemble a ceux d'un matelot qui, muni d'une jumelle, voit que le bateau n'est pas loin de s'écraser contre un rocher et le dit au capitaine, mais celui-ci répond que tout va bien, qu’on est sur la bonne voie de parvenir aux sommets de progrès", commente le Dr. Bijan Eftekhari, économiste base en Californie.
Selon certains commentaires iraniens, par "individus" et "courants" l'ancien président vise M. Khameneh'i, son entourage ainsi que les gardiens de la révolution .
Pour M. Eftekhari, la raison qui a amène M. Hachemi Rafsandjani a aller a la rencontre, infructueuse, de son ancien ami est qu'il a compris que la politique de ce dernier avait sérieusement affaiblis le régime et si cela continue, on risque de voir le régime disparaitre, soit par une guerre ou par un soulèvement populaire.
M. Rafsandjani hors de la course électorale, la lutte finale devrait logiquement opposer les candidats de M. Khameneh'i et de M. Ahmadi Nejad, observe M. Morad Veissi, commentateur de Radio Farda, le service persan de la Radio Free Europe/Radio Liberty basée a Prague.
"Si, comme on peut s'y attendre, le Conseil de gardiens de la Constitution, institution contrôlée par le Guide chargée de valider ou rejeter la compétence de tous candidats aux élections iraniennes, refuse la candidature de M. RahimMacha'i, il ne resterait au Président que de jouer sa dernière carte en organisant des protestations et exiger l'annulation de la décision des gardiens, a déclare le 17 Avril 2013 M. Veissi au programme "Ofoq" (Aurore) de service persan de la Voix d'Amérique (VOA), ajoutant que dans une telle éventualité, M. Khameneh'i n'hésiterait pas a donner l'ordre au Sepah d'écraser les manifestations, d'autant plus que M. Ahmadi Nejad a brule toutes ses cartes.
Pour M. Alireza Namvar Haqiqi, analyste politique iranien base a Toronto, Canada, au cas, très peu probable, ou M. Rahim Macha'i parviendrait a passer entre les mailles du Conseil de gardiens, cela non seulement serait une gifle sanglante a M. Khameneh'i, mais aussi la garantie de victoire de l'ami du Président face a n'importe que candidat qui aurait la bénédiction du Guide.
SAFA HAERI
No comments:
Post a Comment