Wednesday, April 17, 2013

Elections iraniennes

          Alors que tous les regards des experts, analystes,
diplomates, commentateurs et les milieux de renseignements a l'interieur comme a l'exterieur de l 'Iran sont braques sur les prochaines elections presidentielles iraniennes, prevues pour le 14 Juin 2013, l'entree de hojjatoleslam Hassan Rohani sur la scene electorale a radicalement change l'atmosphere, occupee jusqu' a maintenant par la lutte sanglante entre les deux personnages cles de la Republique islamique, c'est a dire l'ayatollah Ali Khameneh'i et le President Mahmoud Ahmadi Nejad. 
          Lors de sa premiere conference de presse, il y a plus d'une semaine, le Dr Ali Akbar Velayati, le conseiller principal du Leader pour les affaires internationales, tout en annoncant la formation d'une "coalition de 2+1" composee de lui meme plus M. Qolamali Haddad Adel, ancien president du parlement islamique, qui est aussi le beau pere de hodjatoleslam Mojtaba Khameneh'i, le second fils du Furher, considere generalement comme un personage cle du regime et le general Mohammad Reza Qalibaf, pilote et l'actuel Maire de Teheran, a comis la "gaffe" de preciser que celui des trois qui aurait les faveurs du Guide serait le candidat de la coalition pour les presidentielles, oubliant qu'il suffit qu'un candidat soit connu comme etant le favori de M. Khameneh'i pour qu'il soit deshonore et rejette par l'electorat,, temoin la victoire ecrasant de Mohammad Khatami, personnage relativement inconnu, face a Ali Akbar Nateq Nouri, le president du Majles, qui avait les benedictions du Leader, lors des elections presidentielles du 1997.
          La reponse de M. Ahmadi Nejad fut dure: Tout en reiterant que les elections devraient etre "libres, transparentes et ouvertes a tout le monde, c'est a dire aussi et surtout a M. Esfandiar Rahim Masha'i, ami intime et principal conseiller et collaborateur du President donne comme le candidat du clan presidentiel, il a ajoute: "Le Leader lui meme a annonce que, comme tout le monde, il n'avait qu'une seule voix, alors, qui etes vous (lisez M. Khameneh'i) pour dire qui devrait etre elu ou pas?".
          Plus tard, il a durcit le ton contre M. Khameneh'i en assurant qu'il ne permettrait "a personne a s'opposer a l'entree des candidats dans la course electorale", visant tres precisement le Conseil de Gardiens, unite d controlee par le Guide ayant le pouvoir de valider ou rejeter, sans donner la moindre explication, la competence des candidats a toutes les elections en Republique islamique.
         Selon le Dr. Kourosh Erfani, sociologue et le Dr. Bijan Eftekhari, economiste, co-fondateurs de l'Organisation des Auto-Liberateurs, groupement qui s'est donne comme but le renversement de la Republique islamique par un soulevement "organise', l'essentielle de la lutte a mort qu'oppose le Leader et le Presidnet porte sur l'epineuse  question du programme nucleaire iranien.
          "Quand, lors d'un discours recent, M. Ahmadi Nejad assurait que "nous sommes nucleaire", il envoit un message clair aussi bien a la communaute internationale representee par le groupe de 5+1 qu'a l'opinion publique de l'Iran lassee des effets desastreux des sanctions economiques", observe le Dr. Erfani, ancien professeur de sociologie a Paris vivant actuellement en Californie.
          "A la communaute internationale, il vaut dire puisque nous sommes nucleaires, donc plus rien ne devrait s'oppose a ce que nous (lire le gouvernement) arrivons a un accord avec le groupe de 5+1 d'une part et satisfaire les demandes de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) de l'autre", 
          "Aux iraniens, ajoute-t-il, il veut dire que si ils souffrent des sanctions, c'est a cause de l'opposition obstinee de Khameneh'i a tout accords pour fermer le dossier nucleaire une fois pour toute et donc en finir avec les sanctions internationales".
          Dans presque tous ses discours, M. Ahmadi Nejad menace le clan du Leader d'organiser des protestations "populaires massives" et de jetter sur les paves de Teheran et autres grandes villes des centaines de milliers de ses partisans. si il refuse la candidature de M. Rahim Macha'i, celui qui lors de la formation du premier cabiet d'Ahmadi Nejad il y a huit ans, avait ete ecarte de poste de la premiere vice presidence sur ordre de M. Khameneh'i,
          "Or, precise le Dr. Eftekhari, on sait que ceux que Ahmadi Nejad qualifie comme ses partisans ne sont en fait que des lumpen proletariats, des gens pauvres et sans emplois qui survivent grace aux subsides que leurs offre le gouvernement, hordes qui ne craignent pas d'affronter les basijs (volonaires) et meme les pasdarans, eventualite qui peut degenerer en guerre civile".
          "En plus de ce secteur, en jourant sur la corde tres sensible du nationalisme, de l'"iranite", de la "grandeur de la civilisation et de la culture persane, le duo Ahmadi Nejad-Rahim Macha'i s'est aussi attire la sympathie de la classe moyenne, de la jeunesse et de la societe civile fatiguees des innombrables interdits imposes par le clerge traditionnel", a souligne M. Sa'id Barzin, commentateur de service persan de la BBC lors d'un debat recent portant sur les prochaines elections presidentielles.
          Rapellant les fraudes massives qui avaient assure la victoire d'Ahmadi Nejad sur son principal rival, M. Mir Hosseyn Moussavi, le Premier ministre sous la presidence de M. Khameneh'i il y a trente ans de cela, en remplacant les 25 millions de vote de M. Moussavi par les 14 millons de M. Ahmadi Nejad et l'approbation de ce resultat par M. Khameneh'i avant meme l'avis du Conseil de Gardiens, M. Eftekhari continu ainsi son analyse:
          "Sachant que son affrontement avec M. Khameneh'i a considerablement affaiblit la position de ce dernier jusqu'a le transformer en caricature de Dictateur que tout le monde obeissait sans mot dire, sachant que si il ne parviennt pas a mettre en place son projet du systeme a la Poutine-Medvedev en portant M. Rahim Machah'i a la presidence il risque sa vie, la demande d'Ahmadi Nejad a celui qui avait ete son maitre est la suivante: En reponse a tout ce que j'ai fait pour vous pendant sept ans, emprisonnant et meme tuant vos critiques, ecrasant tout mouvements de contestations, vouant avec succes a l'echec toutes les rencontres avec les 5+1, versant des millards et des millards de dollars aux comptes de vos enfants, surtout M. Mojtaba ainsi qu'a votre entourage, donnant aux commandants superieurs des Pasdarans tous les contrats juteux, donnant des milliards de dollars au Hezbollah libanais comme a Hamas palestinien ou aux groupuscules terroristes alors qu'une grande majorite de notre population vit dans la misere, sous la barre de pauvrete absolue. soutenant des assassins comme Bachar Assad, investissant des milliards dans des projets bidons en Syrie, au Venezuela ou ailleurs, mais qui ne servent qu'a grossir les comptes de vos proteges de toutes sortes etc,,, je ne demande qu'a etre dans la caleche des dirigeants. Si vous refusez, je devoilerais tous les documents de crimes et de corruption que j'ai reunis sur vous, votre famille et entourage, documents que si rendus publics, ne vous laisseront qu'une seule possibilite: prendre votre aba et amameh (robe et turban) et fuire en Russie, ou vous avez pas mal d'argent. Ce sont justement ces menaces qui contraignent un homme aussi rencunier, aussi narciste, aussi maniaque que Khameneh'i de garder le silence", precise-t-il.
          Ancien Secretaire du Conseil Superieur de la Securite Nationale et negociateur en chef du dossier nuclaire face au Troika europeen compose des chefs des diplomaties francaise, allemande et britannique sous la presidence de M. Khatami, M. Rohani est tres respecte en Europe pour avoir ete sur le point de signer les protocoles additionels du traite de Non Proliferation Atomique juste avant d'etre replace par l'actuel negociateur qui, sur ordre de M. Khameneh'i, avait rompu les negociations. est tres respecte en Europe pour avoir ete sur le point de signer les protocoles additionels du traite de Non Proliferation Atomique juste avant d'etre replace par l'actuel negociateur qui, sur ordre de ?Khameneh'i, avait rompu les negociations.

           Present patron de Centre de Recherches et d'Etudes Strategiques de l'Assemblee de Discernement des Interets de l'Etat que preside l'ancien president, l'ayatollah Ali Akbar Hachemi Rafsanjani, M. Rohani jouit aussi d'une certaine popularite a l'interieur,
          "Fort de ces deux atouts importants, M. Rohani pourrait bien etre celui qui aiderait M. Khameneh'i a boire la tasse de poison (accepter les demandes de 5+1 pour ouvrir tous les sites nucleaires iraniens aux inspctions de l'AIEA) d'une part et de deranger les plans de M. Ahmadi Nejad de l'autre, car, etant assure des soutients des anciens pfresidents ainsi que de l'appui tacite du Guide, il pourrait, dans des elections libres, battre M. Rahim Macha'i" , a precise M. Eftekhari dans un commentaire de la Radio Ettehad (Union) qu'il anime avec le Dr. Erfani.  
          Pour M. Hosseyn Baqerzadeh, veteran militant des droits de l'homme base en Grande Bretagne, le mot de la fin reste avec M. Khameneh'i.
          "Bien que tres affaibli par les attaques de M. Ahmadi Nejad, neanmoins, dit M. Baqerzadeh, M. Khameneh'i tient dans ses mains le Judiciaire et la Legislative, deux branches presidees par les freres Sadeq et Ali Larijani, ainsi que l'armee puissante des gardiens de la revolution, institution qui, de protecteur du clerge dominant, est devenu son maitre. Du Judiciaire, le Guide peut demander de declarer Ahmadi Nejad hors la loi. De la Legislative, il peut exiger son destitution, repetant a la lettre le scenario avec lequel M. Rouhollah Khomeini, le pere fondateur de la Republique islamique avait mis en scene il y a 35 ans en intimmant au parlement, alors preside alors par M. Hachemi Rafsanjani, d'evincer le president Abol Hassan Banisadre pour avoir ose de qualifier certaines decisions u Guide de la revolution islamique de "illegales", et cela bien que ce dernier devait sa victoire au meme Khomeini qui, en placant son buletin dans l'urne, avait declare pub;iquement "j'ai vote pour M. Banisadre".  
Safa Haeri 

 


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