L’élimination de l’Ayatollah Ali Akbar Hachemi
Rafsandjani, un des piliers de l’actuel régime théocratique de l’Iran peut
marquer la fin de la première république et le commencement de la deuxième
République, selon certains analystes et observateurs politiques iraniens.
Le 21 Mai 2013, le Conseil de Gardiens de la
Constitution, composée de 12 membres, tous, dont six religieux, désignes
directement et indirectement par Ali Khameneh’i, a annonce la liste des huit
candidats sur les 686 inscrits, retenus pour participer aux prochaines
élections présidentielles prévues pour le 14 Juin 2013.
La liste de huit candidats retenus par le Conseil de
Gardiens de la Constitution, une institution composée de 12 membres, tous
nommes directement et indirectement par Ali Khameneh’i chargée d’approuver ou
rejeter la compétence de tous les candidats a toutes les élections en Iran
islamique, ne comportait pas les noms de l’ayatollah Ali Akbar Hachemi
Rafsandjani, qui est président de l’Assemblée de Discernement des Intérêts de
l’Etat (ADEI), organe qui doit trancher les différends entre le Madjles, ou le
parlement islamique et le Conseil de Gardiens, ni celui de M. Esfandiar Rahim
Macha’i, le candidat favori de Président Mahmoud Ahmadi Nejad. Le premier a
cause de son âge « avance » -- il a 78 ans -- et le second pour
s’etre « rebelle » contre le leader et s’être « éloigne »
des valeurs islamiques au profit du nationalisme iranien.
Pour certains commentateurs, si M. Hachemi Rafsandjani a
été exclu c’est parce qu’il avait commis « la faute » d’avoir affirme
a plusieurs reprises que si élu, il normaliserait les relations de l’Iran avec
la communaute internationale, particulièrement avec Washington, d’une part et
mettrait fin a l’antagonisme avec L’Etat hébreux, de l’autre.
Mais pour d’autres analystes, ce point de vue ne
correspond point avec les réalités du régime théocratique iranien ou toutes les
décisions importantes, surtout en politique étrangère, sont prises par le
« Guide » et non par le présidait, qui n’est qu’un
« pourvoyeur », au dire de M. Mohammad Khatami, ancien président
réformateur.
Selon ces mêmes analystes, dont M Mohammad Amini, expert
de l’histoire de l’Iran et qui présente le programme tres suivi et populaire
intitule « Un Mot » sur la chaine de télévisons indépendante « Andishe »
qui émet depuis Los Angeles, en écartant M. Hachemi Rafsandjani, jadis l’homme
le plus puissant du régime âpres l’ayatollah Rouhollah Khomeini, le leader de
la révolution et fondateur de la République islamique, M. Khameneh’i a pris le
chemin qui mène a la fin du régime et peut être a la destruction de l’Iran et
l’éclatement de pays en 4 ou 5 « mini Etats » faciles a brider par
Washington, Londres, Ryad et Tel Aviv.
Confirmant ces propos, le Dr. Kouroch Erfani, sociologue
et directeur des programmes de la télévision indépendante iranienne Andishe qui
émet depuis Los Angeles et le Dr. Bijan Eftekhari, économiste et animateur de programmes
économiques sur la même chaine, rappellent que M. John Kerry, le nouveau Secrétaire
d’Etat américain avait demande aux sénateurs de ne pas imposer de nouvelles
sanctions contre l’Iran avant l’annonce de résultat définitifs des élections
iraniennes.
« Mais on a vu que aussitôt âpres l’annonce des
candidats élus et réalisant qu’aucun de ceux que l’Amérique espérait pouvoir
changer la ligne de politique belliciste actuelle et normaliser les rapports de
l’Iran avec la communauté internationale, comme Hachemi Rafsandjani ou Rahim Macha’i
n’était retenu, la Commission des Affaires Etrangères du Senat avait repris ses
menaces d’une part et de l’autre, l’AIEA, en révélant que Téhéran avait
augmente le nombre de ses centrifuges, préparait en fait l’opinion
internationale au danger d’un Iran atomique », ont-ils souligne.
Les candidats qui sont passes par le filtre du Conseil de
Gardiens sont tous des « principalistes » dévoues a M. Khameneh’i et
fideles a sa ligne. Sont : Sa’id Djalili, le Secrétaire du Conseil Suprême
de la Sécurité Nationale (CSSN) et le chef des négociateurs de la question nucléaire
iranienne avec le groupe de 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité
des Nations Unies plus l’Allemagne), le Dr. Ali Akbar Velayati, ancien ministre
des Affaires étrangères et le conseiller principal du « Guide » pour
les relations internationales, M. Qolamali Haddad Adel, ancien président du Madjles,
ou le parlement islamique, le général de l’aviation et l’actuel Maire de Téhéran, Mohammad Bqer
Qalibaf, M. Hassan Rohani, ancien négociateur en chef du dossier atomique, M.
Mohsen Reza’i, le Secrétaire de l’ADIE, M. Mohammad Qarazi, ancien ministre de Pétrole
et M. Mohammad Reza Aref, vice-président de M. Mohammad Khatami.
Questionne Vendredi
24 Mai 2013 par M. Hosseyne Mohri, un journaliste, chercheur, écrivain et
historien chevronne sur les conséquences de rejet de M. Hachemi Rafsandjani, le
Dr. Djamchid Assadi, professeur de sociologie enseignant a Paris a estime que
M. Khameneh’i, en ordonnant au Conseil de Gardiens de ne choisir que ceux qu’il
approuve et en traitant publiquement les occidentaux de « sauvages » préparait
en fait les iraniens « a une guerre certaine ».
En résume, en éliminant la vieille garde expérimentée et
la remplaçant par une jeune génération sans aucune expérience administrative ni
des méandres des rapports internationaux, Ali Khameneh’i a mis fin a la premier
République et ouvert la porte sur la seconde, une République dominée non par
des mollahs, mais par des militaires qui, tot ou tard, l’élimineront a son
tour.
Il reste a savoir si les nouveaux maitres de l’Iran
adopteront la voie de coexistence pacifique avec le monde, satisferont les
exigences de la communauté internationale concernant les programmes nucléaires,
ouvriront les réserves de l’or noir du pays aux géants pétroliers, ou
choisiront la confrontation.
Safa Haeri